2ème lettre de nouvelles du missionnaire Jonathan Wauthier

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  • Le 22/12/2015

Lettre de nouvelles rédigée le 19 décembre 2015

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Chers frères et sœurs

Séjour à Bitkine ;

Me voici désormais rentré de Bitkine, une ville du Tchad située au nord de N’Djamena, je suis rentré mardi 15 décembre sur N’Djamena.

Le séjour s’est bien passé, je m’y suis surtout rendu pour mieux apprendre l’arabe Tchadien qui est la langue des enfants de la rue avec lesquelles nous travaillons.

La région de Bitkine est un milieu musulman, il n’y a qu’une église évangélique dans la ville, et peu de missionnaires locaux présents et engagés dans le Nord du Pays.

Il y a aussi de nombreux conflits ethniques qui peuvent aller parfois jusqu’au meurtre.

Le tribalisme est un grand problème au Tchad, cela rentre même dans l’église, beaucoup de frères et sœurs comprenant bien la parole de Dieu et voulant servir le Seigneur, doivent lutter contre ce fléau pour que le témoignage de l’évangile ne soit pas bafoué dans le Pays.

J’ai eu le privilège de rencontrer des pasteurs qui ont vraiment à cœur cette population musulmane, et qui font un travail d’évangélisation remarquable dans la région.

Nous avons pu ensemble faire plusieurs visites, auprès des musulmans et des enfants de la rue, ainsi qu’auprès des enfants mendiants.

Les enfants mendiants ne sont pas des enfants de la rue, car ils sont hébergés sous un toit par un marabout et reçoivent une instruction coranique, ces enfants souffrent cependant énormément, ils sont pour la plupart exploités par leur marabout et ne reçoivent pas d’affection.

J’ai donc commencé par rencontrer les chrétiens de cette ville qui m’ont beaucoup aidé à apprendre la culture, ainsi que la langue, et avec qui nous avons pu entreprendre nos visites.

Il y a une hostilité évidente de l’évangile dans cette région mais beaucoup sont sincèrement en recherche de Dieu, et respectent le message de l’évangile, l’église a un bon témoignage dans cette ville.

Ce qui nous permet d’annoncer l’évangile sans avoir à subir trop de persécution, c’est surtout au niveau moral et spirituel que le climat est plus lourd, car nous sentons les ténèbres spirituelles, la violence et la haine dans le cœur des gens, le désespoir qu’on peut lire dans les yeux de certains enfants est alarmant.

Les contacts que nous avons eu se sont bien passés, je prenais mes cours d’arabe le matin, et je faisais des visites l’après-midi.

Un musulman avec qui je me suis lié d’amitié venait sur la station missionnaire,  me donnait les cours le matin, je partais ensuite visiter sa famille et restais manger avec eux le midi.

La famille était très accueillante, nous avions toujours des partages enrichissants sur Dieu et l’évangile, cette famille a accepté des évangiles en arabe avec une grande joie et m’a même demandé des livres évangéliques sur le christianisme.

Je partais ensuite l’après-midi, avec un frère ou un pasteur visiter des familles musulmanes.

Nous visitions aussi les enfants de l’école coranique et les enfants de la rue, nous partagions avec eux en arabe, car la plupart ne comprend pas le français, j’avais heureusement dans mon sac des histoires de la Bible en arabe Tchadien, que je pouvais lire aux enfants, ce qui m’a été très utile, surtout lorsque j’étais seul car je ne parle pas encore bien l’arabe.

Nous partagions souvent notre repas avec eux, nous espérions qu’ils puissent connaître la compassion et l’immense amour que Dieu a pour eux à travers ces partages, c’est surtout le Saint Esprit qui a disposé leur cœur, car je me rappelle avoir été provoqué par des musulmans plus âgés qui n’aimaient probablement pas les histoires bibliques que je distribuais et lisais, je ne savais pas quoi faire car ils étaient nombreux, et les mots ne servent à rien dans cette situation, je me suis mis à prier sur la natte sur laquelle j’étais assis, et les tensions se sont miraculeusement apaisées, ils se sont assis tranquillement autour de la natte et ont écouté attentivement les histoires de l’évangile, même si pendant ces rencontres, certains sont parti avec la haine dans leur cœur, d’autres ont vraiment été touchés par l’enseignement de Jésus, des enfants mais aussi des plus grands ont eu le cœur touché, cela se voyait dans leurs yeux qui pétillaient, cela m’a beaucoup réjoui.

Je crois que l’amour, la compassion et l’amitié que nous pouvons leur offrir est capable de briser toutes les barrières de haine, de violence, et de racisme qui nous séparent, il n’y a que Jésus-Christ qui peut le faire et changer les cœurs, peut être aussi changer l’image d’un christianisme colonisateur, assoiffé de sang, de pouvoir et d’argent, ce que nous trouvons malheureusement dans toutes les vaines religions des Hommes, ce qui est pour moi le reflet de notre humanité déchue, séparée du Dieu d’amour et de paix.                                                                                                                                                      Le monde dans lequel nous vivons a de loin une belle apparence mais il est dangereux et entièrement soumis au mal.

Je souhaiterais aussi vous parler des écoles chrétiennes, j’ai rencontré un Pasteur sur le chemin de notre retour qui a commencé il y a plusieurs années des écoles chrétiennes dans une ville musulmane du nord, il a subi de fortes persécutions pendant de nombreuses années, sa vie a été menacée plusieurs fois, un de ses prédécesseurs a même été assassiné sur la place publique dans cette même ville, les écoles chrétiennes étaient considérées comme diabolique par la population, tout comme les églises.

La situation d’aujourd’hui s’est nettement améliorée, car beaucoup de familles musulmanes mettent désormais leurs enfants dans ces écoles, car ils savent que les enfants y reçoivent une bonne éducation qui leur sera bénéfique pour leur avenir.

Ces enfants reçoivent un enseignement biblique, ils découvrent ainsi qui est Jésus et le grand amour que Dieu a pour eux, j’ai eu le privilège d’en visiter une à Bitkine et y partager un message biblique aux enfants, nous avons ensuite avec l’accord du professeur passé le film « Jésus » en arabe aux enfants de l’école chez une famille chrétienne après le repas du midi.

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De retour à N’Djamena ;

Je continue donc désormais à N’Djamena mon apprentissage de la langue arabe, les sorties d’évangélisation et le travail parmi les enfants de la rue avec les églises locales.

Nous avons passé le film « Jésus » en arabe mercredi matin, et distribué des vestes ainsi que des tickets restaurant aux enfants de la rue pour la fête de Noël, il y a deux autres activités que nous allons faire, une pour les filles de la rue ce samedi 19 décembre, une autre pour des garçons d’un autre quartier ce lundi 21 décembre.

Une rencontre avec les enfants dure environ 3 heures, je les vois aussi souvent en dehors des activités, car ils passent dans ma rue pour aller au marché de mon quartier.

Ces rencontres sont souvent difficiles car les enfants, surtout les plus grands se battent entre eux pour avoir les meilleurs cadeaux.

Les sorties d’évangélisations continuent à porter du fruit par la grâce de Dieu, un chrétien rétrograde avec qui nous avions partagé avant mon départ à Bitkine semble avoir abandonné le monde, il est revenu à l’église récemment, il souhaite désormais se faire baptiser.

D’autres ont dit vouloir abandonner la fornication, l’alcool et la cigarette pour se tourner vraiment vers Dieu, ils ont demandé à recevoir des visites régulières pour partager la parole de Dieu, certains sont d’origine musulmane mais ne pratiquent pas, ils reconnaissent être pêcheurs et avoir besoin de Dieu car l’alcool et la fornication sont interdits dans l’Islam.

Des animistes ont brulé leurs fétiches et ont abandonné l’idolâtrie, un ancien animiste à décider de se consacrer à la mission et sert désormais le Seigneur avec nous dans nos sorties d’évangélisations dans un autre quartier de la ville.

Beaucoup de chrétiens travaillant avec nous ont eu une vie de débauche et de violence auparavant, ils sont un témoignage puissant de la transformation que Dieu opère dans la vie des gens, car ils rayonnent maintenant de l’amour et de la lumière de Dieu, gloire à Son nom.

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Quelques sujets de prières ;

Nous pouvons continuer de prier pour toutes ces familles musulmanes de Bitkine, que Dieu les bénisse et se révèle à eux.

Prions pour les enfants de la rue, de l’école coranique, à Bitkine et sur N’Djamena, qu’ils découvrent l’amour de Jésus et d’une famille aimante qui prenne soin d’eux.

Prions pour A…, un enfant de la rue du centre du pasteur Moïse qui a disparu, nous n’avons aucune nouvelle de lui, prions pour sa protection car il serait retourné vers sa famille qui est particulièrement violente.

Prions pour Y…, un enfant de la rue, qui est hébergé dans une famille d’accueil, nous avons eu des tensions avec cette famille qui semble plus intéressée par l’argent que le bien-être de cet enfant.

Prions pour F…, un nouveau converti qui a été traumatisé et abusé sexuellement durant son enfance, le Seigneur a fait une belle œuvre de guérison et de transformation dans son cœur, il va désormais dans une église et y commence à servir le Seigneur, prions qu’il puisse être accompagné par des chrétiens compréhensibles, que le Seigneur le guérisse totalement de toutes ses souffrances, car ces traumatismes lui reviennent parfois la nuit, le diable se sert de ce qu’il a vécu pour le tourmenter, cela se traduit par des crises d’angoisse, mais il y a une grande amélioration dans sa vie, Christ est vainqueur.

Prions pour J…. Une chrétienne qui a abandonné son église pour vivre dans le monde et avoir des relations avec les garçons, elle a attrapé le sida, mais le Seigneur l’a guérie miraculeusement suite aux prières des chrétiens de son église, elle a demandé la prière quand elle a appris qu’elle avait cette maladie car elle était terrifiée pour son avenir, elle n’a plus le sida, mais elle est encore malheureusement retourné dans le monde avec un autre garçon, prions pour que Jésus ne guérisse pas seulement son corps mais aussi son âme, ce qui est le plus important.

Prions pour Luci qui apprend l’arabe dans le nord à Abéché, que Dieu la renouvelle et lui donne de pouvoir maitriser cette langue pour être une bénédiction aux enfants de la rue.

Prions pour Jean et Laure, qui sont toujours en Belgique, car la maman de Laure est décédée, que Dieu les réconforte et leur donne tout ce dont ils ont besoin pour continuer ce qu’il leur a mis sur le cœur, le travail parmi les enfants de la rue.

Prions que Dieu continue à susciter des serviteurs désintéressés et entièrement livrés pour Dieu et son œuvre.

Prions que le Seigneur nous garde dans sa paix, son unité, et sa vision pour ce monde perdu.

Prions que Dieu nous remplisse de son amour, nous lui demandons pardon pour tous nos manquements, notre dureté de cœur et nos faiblesses,  car nous ne pouvons rien faire sans lui et n’avons pas en nous-même la véritable compassion, lui seul est juste, bon et saint.

Je vous souhaite d’excellentes fêtes de Noël et de fin d’année, merci pour votre soutien, tous vos messages d’encouragement et vos prières.

Nous fêtons ensemble le plus merveilleux des cadeaux que Dieu nous a offert, son fils Jésus-Christ.

Que notre Seigneur vous garde et vous bénisse abondamment.

Votre frère Jonathan

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Jonathan